Connaître et maîtriser les risques liés à l'environnement


Quels risques peuvent menacer mon territoire ?

Santé-Environnement

 

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1. Définition : Qu’entend-on par risques de santé liés à la pollution de l'eau?


Le décret du 7 octobre 1985 sur la protection des eaux de surface contre la pollution définit légalement la pollution de l'eau comme " Le rejet de substances ou d'énergie effectué par l'homme dans le milieu aquatique, directement ou indirectement, et ayant des conséquences de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources vivantes et au système écologique aquatique, à porter atteinte aux agréments ou à gêner d'autres utilisations légitimes des eaux ".

Depuis la loi du 3 Janvier 1992, l’eau est devenue un bien public qui fait alors partie du patrimoine de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de sa ressource utilisable sont d’intérêt général.

Les sources de pollution des eaux d’origine chimique sont très diverses.
Il peut s’agir de concentration trop élevée en certains éléments, notamment les nitrates et phosphates,  de métaux lourds (cuivre, mercure, zinc, plomb, etc.), d’origine agricole ou industrielle, d’hydrocarbures et de solvants. Cette dénomination inclue également des problématiques nouvelles et dont les conséquences sont encore mal identifiées, notamment les effets sur la santé des résidus de médicaments, des débris de plastique, des pesticides ou encore des perturbateurs endocriniens.

La pollution peut aussi être d’origine biologique ! Via des contaminations de bactéries, de virus, de parasites, de champignons ou d’algues microscopiques.

Ressource vitale pour tous les êtres vivants, elle est malheureusement devenue aujourd’hui une denrée rare et précieuse, menacée par cette pollution qui prend des dimensions de plus en plus importantes.

2. Quels sont les risques pour la santé liés à la pollution de l'eau ?

La notion de risque qui est établit dans ce contexte est avant tout un risque sanitaire. En effet le risque sanitaire intervient lorsque les eaux sont polluées et deviennent impropre à l'utilisation qui en est faite :

- La consommation de l'eau, de produits vivants ou issus de culture en milieux aquatiques
- La baignade
- L'utilisation en milieu hospitalier

En fonction des polluants le risque sanitaire est de différentes nature : infectieux (bactéries, virus, champignons, parasites), chimique (minéral, organique) ou physique (thermique, radioactif)

Les risques encourus le sont à plus ou moins long terme. Pour les risques encourus à long terme, les symptômes dépendent de la dose et de la durée d’exposition.
Les maladies développées ont souvent une origine chimique :

- Saturnisme lié au plomb,
- Cancers liés à l’arsenic, au mercure, au chrome, aux nitrates, aux hydrocarbures.

Les principaux risques sanitaires à court terme liés à l’eau sont généralement d’ordre infectieux. Ils proviennent de la présence de micro-organismes. Les effets sont :

- Bénins : troubles digestifs, mycoses..
- Plus sérieux : hépatites, leptospirose, typhoïde, choléra, légionellose …

 

L' exemple de la pollution de l'eau par les nitrates :

La norme de qualité de l’eau a été évalué à 50mg/L de nitrates  en application de la directive 91/676/CE du 12 décembre 1991 concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir d'origine agricole, dite directive Nitrates.
Aujourd’hui les valeurs relevées dans les eaux souterraines, en de nombreux points du territoire français excédent les 50 mg/L. Ces teneurs élevées sont donc principalement dues aux activités agricoles, notamment à l'utilisation d'engrais de manière excessive.

La pollution des eaux par les nitrates présente un double risque. Ingérés en trop grande quantité, les nitrates ont des effets toxiques sur la santé humaine. Par ailleurs, ils contribuent avec les phosphates à modifier l’équilibre biologique des milieux aquatiques en provoquant des phénomènes d'eutrophisation .

Au-delà d’un certain seuil de concentration les nitrates présentent donc un risque pour la santé. Ils ne sont pas toxiques en soit, mais leur conversion en nitrites, par certaines bactéries présentent dans l'organisme, est très nocive. En effet ceux-ci réagissent avec l'hémoglobine pour former de la méthémoglobine, qui affecte la capacité du sang à transporter suffisamment d'oxygène jusqu'aux cellules de l'organisme, surtout chez les nourrissons qui représente une population à risque.
Mais même à faible concentration, ils peuvent également engendrer à long terme des cancers chez les adultes lorsqu’ils sont associés à certains pesticides avec lesquels ils forment des composés cancérigènes.

Il existe quatre classes distinctes en fonction de la concentration en nitrates retrouvée dans l'eau :

- Eau de qualité optimale pour être consommée (< 25 mg/l)
- Eau de qualité acceptable (de 25 à 50 mg/l)
- Eau non potable nécessitant un traitement (de 50 à 100 mg/l)
- Eau inapte à la production d’eau potable (> 100 mg/l)

En application de la Directive Nitrates, la France a mis en place depuis 1992 un programme de surveillance reposant sur des campagnes de mesures réalisées environ tous les quatre ans.

Condamnée en 2007, la France avait échapper à une amende de 28 millions d'euros assortie d'une astreinte journalière pour le trop forte présence de nitrates depuis 1975. L'état avait alors débloqué 74.4 millions d'euros pour aider les agriculteurs à tenir leurs engagements.
Cliquez ici pour accéder au rapport Directives nitrates - Analyse des résultats 2008-2009

 

3. Comment savoir si mon territoire est concerné ?

- Eau France : Site du service public regroupant des informations générales sur la ressource en eau, notamment sur les risques et la politique publique de l'eau. 

- Pour connaître la qualité des eaux de consommation, consultez le site du Ministère chargé de la santé, qui délivre les résultats de contrôle des analyses des eaux destinées à la consommation humaine par commune.

- Le registre français de émissions polluantes : Site de La Direction Générale de la Prévention des Risques du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable , des Transports et du Logement en association avec l'INERIS, recensant les émissions polluantes en France.

  • Exemple du taux de pollution au plomb à Marseille, sur le Bassin Rhône-Méditerranée-Corse en 2010

- Le portail des informations environnementales des services publics, "Tout sur l'environnement" : Site permettant d'effectuer des recherches par thèmes et par territoires.
Exemples de dossiers utiles sur la pollution de l'eau concernant la région Ile-de-France. Cliquez ici pour accéder aux dossiers.

4. Quel est l'impact du changement climatique sur la pollution de l'eau ?

D'après un rapport du GIEC parut en 2008 sur "les conséquences du changement climatique sur les ressources en eau", on constate un réel lien entre les deux enjeux, impactant sur la qualité de l'eau.

Le réchauffement des températures et les impacts qui lui sont associés auront donc des conséquences sur la qualité de l’eau disponible pour la consommation humaine. Il a ainsi été observé que le réchauffement de la température des lacs et des rivières entraîne une dégradation de leur qualité aussi bien en termes biologiques que chimiques.
L’intensité accrue des précipitations pourrait aggraver la pollution de l’eau, celles-ci emmèneraient avec elles davantage de polluants vers les aquifères souterrains, et ce d’autant plus que l’érosion associée à des précipitations intenses rend ces substances plus mobiles.
L’érosion a également pour conséquence d’accroître la turbidité de l’eau. Si les précipitations et le débit des rivières sont trop importants, voire s’ils entraînent des inondations, ils risquent de saturer les systèmes de récupération et de traitement des eaux usées, avec à la clé un risque accru de contaminations.
Si à l’inverse ils sont trop faibles, on fera face à des phénomènes de "concentration", la quantité d’eau disponible ne suffira pas à dissoudre de manière satisfaisante les polluants.

De plus, la baisse des précipitations, la baisse du débit des rivières ainsi que la baisse du taux d'humidité des sols, qui constituent les différents facteurs de la sécheresse, entraîneront dans le Sud de l’Europe, une réduction de la disponibilité en eau de 5 à 35 % si la température augmente de 4°C.