Retours d'expériences


France Nature Environnement, à Jarrie (Isère)

FNE

 

France Nature Environnement et les Risques Industriels

 

Fondée en 1968 et reconnue d’utilité publique depuis 1976, l’association France Nature Environnement (FNE) fédère aujourd’hui 3 000 associations (représentant près de 850 000 membres) de protection de la nature en France. Ses missions sont très diverses : veille, alerte, expertise, plaidoyer, communication et actions en justice. FNE traite ainsi un large panel de sujets liés à la protection de l’environnement, dont les Risques Industriels et la thématique Santé-Environnement.

Depuis l’explosion d’AZF en 2001, FNE intervient plus activement au niveau des organes de consultation relatif à la gestion des risques industriels, tels les CODERST, SPPPI, CLIC et CLIS, et participe également à des débats et enquêtes publics. En 2009, France Nature Environnement a mené une campagne nationale contre la pollution au mercure, un polluant particulièrement toxique pour l’homme et la nature, déclinaison de la campagne mondiale Zero Mercury.

Cette campagne menée par FNE avait pour objectif de dresser l'état des lieux de la réglementation sur le mercure en France, puis de réaliser des analyses autour des sites industriels concernés (production de chlore et d’amalgames dentaires notamment) pour évaluer la pollution atmosphérique, de l’eau et des sols liées aux activités locales.

 

L’action de France Nature Environnement face à la pollution au chlore : 


Au cours de la campagne, les études réalisés sur certains sites ont permis de relever une forte contamination, liée non seulement aux rejets passés mais également aux rejets toujours en cours. Près d’un site industriel de production de chlore de Jarrie (Isère), dans une vallée enclavée et urbanisée à la sortie de Grenoble, FNE a ainsi mesuré des émissions culminant à 20.000 ng/m3, avec un «bruit de fond» supérieur à 300 ng/m3: vingt fois le seuil de risque défini par l'OMS. Des taux qui exposaient donc les riverains à de graves risques de santé, notamment sur le système nerveux central, malgré les doutes émis par l’exploitant sur la véracité des résultats de FNE (par la suite confirmés).

Suite à ces mesures, dont certaines réalisées à proximité d'une école maternelle, et si FNE a noté d’importantes difficultés de dialogue entre l’industriel, les associations locales et la DREAL, la mise en place d’un comité de pilotage pour une campagne de surveillance atmosphérique a permis une confiance progressive et des échanges entre les différents acteurs. Après l’accord sur la conversion technologique du site vers une technique moins polluante, puis la réalisation d’un Plan de Prévention des Risques Technologiques, la présidente de l’ADEME Chantal Jouanno a annoncé le 30 mars 2010 la création du S3PI de Grenoble.

 

Le bilan positif de l’action de FNE à Jarrie : 


Si la mise en place du SPPPI a été une victoire importante pour les associations locales, FNE a souhaité faire de cette campagne une opportunité pour l’ensemble du territoire : protéger l’environnement et la santé des personnes tout en conservant le tissu industriel et social local.

Pour cela, un projet de conversion du site a été mené, dans le but de maintenir les emplois au niveau local tout en renforçant la compétitivité du site industriel.

L’abandon de la technologie au mercure, pour un procédé alternatif moins polluant, a été rendu possible par le Plan de Prévention des Risques Technologiques et un investissement lourd (près de 100 millions d’euros, dont 40 pris en charge par l’Etat). Ainsi, le démantèlement des cellules à cathodes de mercure et la mise en place d’une surveillance spécifique (en lien avec l’INERIS, l’ASCOPARG et la DREAL) ont permis de réduire considérablement les risques pour la santé humaine.

Toutes ces actions ont été réalisées en concertation avec les élus des collectivités territoriales concernées, les associations de riverains et environnementales, dans le but d’informer les populations sur l’avancée des travaux et les résultats attendus. En effet, les élus locaux ont pu bénéficier, suite à la reconversion du site, d’une levée des restrictions d’urbanisme liées aux dangers représentés par le site.

 

 

Contact :

Marc Sénant

France Nature Environnement

Coordinateur du réseau Risques Industriels de FNE

industrie@fne.asso.fr

01 44 08 77 87