Connaître et maîtriser les risques liés à l'environnement


Quels risques peuvent menacer mon territoire ?

Santé-Environnement

Alimentation

 

 

1. Définition :

Le "risque alimentaire", en terme de santé environnement, est le risque auquel est exposé le consommateur à l'occasion de la prise alimentaire.
La sécurité alimentaire est aussi une des priorités en matière d'alimentation, elle comporte quatre dimensions : disponibilité (production intérieure, capacité d'importation, de stockage), accès (dépend du pouvoir d'achat et de l'infrastructure disponible), stabilité (des infrastructures mais aussi stabilité climatique et politique) et salubrité / qualité.

 

 

2. Les causes possibles :

  • Physico-chimiques

- Les contaminants : molécules naturelles ou synthétiques qui se retrouvent dans les aliments. Ils peuvent être issus des produits phytosanitaires employés dans l'agriculture, ou originaires de pollutions diverses (métaux, nitrites, pesticides, phtalates, bisphénol A, formaldéhyde, dioxines, PCB, méthylmercure dans le poisson, résidus médicamenteux...),
- Certains additifs alimentaires, notamment : le
Propylène Glycol (E1520), le Polyvinylpyrrolidone (E1201 et E1202), l’aspartame (E951), Gallate de propyle (E310), etc.
- Les nanoparticules
- Les radioéléments,
d’origine naturelle (rayonnements cosmiques, minerais du sous-sol) ou artificielle, anthropique : essais historiques de tirs atmosphériques,  d’armes nucléaires, résidus dus à des accidents nucléaires, notamment sur une centrale productrice d’électricité, etc.

  

  • Hygiène des aliments et risques biologiques

Les organismes génétiquement modifiés (OGM) :Dans certains OGM le gène inséré code pour un pesticide ou permet la résistance à certains herbicides. Cette pratique provoque une accumulation de pesticides ou de résidus d'herbicide dans l'OGM qui pourrait avoir des conséquences sur la santé du consommateur.
- Le risque microbiologique : De multiples micro-organismes (bactéries, virus, parasites) sont susceptibles de contaminer les denrées alimentaires.
- Les contaminants biologiques : d'origine naturelle, comme les toxines produites par des bactéries ou moisissures (Mycotoxines, biotoxines marines, toxines des Cyanobactéries, etc...)

  • Évolution des habitudes alimentaires

- une forte augmentation de la consommation de viande, de sel, de produits laitiers (yaourts, fromages), produits à index glycémique élevé (boissons sucrées, desserts lactés sucrés et glaces notamment), et produits gras (dont fromage et charcuterie);
- une forte diminution de la consommation de pain, céréales, fruis et légumes, etc...

 

 

3. Les conséquences possibles sur la santé :

L’impact sur la santé de la contamination alimentaire dépend essentiellement de la toxicité
du contaminant, de sa quantité présente dans l’aliment et de la quantité d’aliment ingérée.

  • Effets suite à des contaminations physico-chimiques

- Les effets toxiques des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium...) se traduisent par des lésions neurologiques plus ou moins importantes, des effets sur le rein ou sur la moelle osseuse.
- Des perturbations du système endocrinien dues à certains agents chimiques et xénobiotiques ( HAP, phtalates, furanes, bisphénol A...) ayant pour effets :

> des troubles de la reproduction : Altérations des fonctions de reproduction chez l'homme, anomalies de la fonction ovarienne chez la femme, malformations du système reproducteur, inversement du "sex-ratio"...
> perturbation de la fonction thyroïdienne et du taux d'hormones thyroïdiennes pouvant entraîner des perturbations de la croissance et le développement.
> l'altération du système immunitaire
> des troubles du comportement.

- Il existe aussi dans l'organisme humain des divers radioéléments qui proviennent de l'air, de l'eau et d'aliments absorbés.Les doses ingérée restent importantes à surveiller, dans la mesure où certains sont potentiellement chimiotoxiques et radiotoxiques pouvant s'attaquer au reins et les poumons.

> Une exposition chronique de ces contaminants conduira à une toxicité  . Ceci signifie que des effets néfastes peuvent survenir lorsqu’une personne ou une population est exposée dans la durée (de façon répétée) à des doses supérieures aux valeurs toxicologiques de référence.

  • Effets suite à des contamination biologiques

Les accidents alimentaires d’origine bactérienne, virale, parasitaire, moisissures sont responsables de toxi-infection alimentaire.
L’intoxication résulte de l’ingestion d’une toxine qui peut intervenir seule, le micro-organisme en question n’étant pas nécessairement présent dans l’alimentation. À titre d'exemple les mycotoxines peuvent provoquer des lésions pulmonaires, rénales, des effets cancérogènes et mortels.
En revanche, la toxi-infection alimentaire au sens strict est due à l’action conjointe de la bactérie et de la toxine. On parle de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) quand de nombreuses personnes sont touchées.

- Dans les pays industrialisés, ce sont les bactéries du genre Salmonella et Campylobacter qui sont responsables du plus grand nombre de TIAC, se traduisant par une gastro-entérite fébrile, de gravité variable suivant les individus, et pouvant aller jusqu’à la mort.
- On distingue aussi les intoxications à Staphylocoques qui se traduissent par des vomissements, d’évolution brève, sans fièvre.
- Les listérioses engendrent des symptômes  peu spécifiques. Ils sont soit d'ordre neurologique (méningite : maux de tête, fièvre élevée, nausées et vomissements et méningo-encéphalite), soit limités à une fièvre isolée. Chez les adultes et enfants en bonne santé, l’infection peut passer inaperçue ou se manifester par un syndrome grippal et des signes digestifs. Chez la femme enceinte, elle peut provoquer des avortements ou des accouchements prématurés, contaminer le nouveau-né, voire entraîner le décès néonatal.
- Le botulisme,  caractérisé par une atteinte des nerfs crâniens et une paralysie. Les premiers symptômes sont ophtalmologiques (trouble de l'accommodation, mydriase...), digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée) et neurologiques. La létalité du botulisme est variable selon le type de toxine.
- La toxoplasmose (infection parasitaires), conséquence souvent graves pour l’embryon ou le fœtus : malformations, atteintes oculaires, neurologiques voire mort fœtale.

 

Les effets suite à l'évolution des habitudes alimentaires ne sont pas négligeables. En effet  une alimentation pléthorique et trop riche en graisses favorise l'obésité, laquelle augmente considérablement le risque de maladies cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux, de diabète, et de divers cancers. Ces quatre pathologies sont responsables de plus de la moitié de l'ensemble des décès dans les pays riches.
En outre, avec l'augmentation de l'obésité juvénile, il est à prévoir que ces « maladies d'adultes » toucheront à l'avenir de plus en plus de jeunes.

 

 

4. L'impact du changement climatique sur l'alimentation

Le changement climatique et l'insoutenabilité de notre consommation des ressources sont plusieurs menaces convergentes qui s'imposent de plus en plus et de façon constante à l'humanité.

Notre climat est en train de changer et continuera à le faire en raison des niveaux de gaz à effet de serre déjà présents dans l'atmosphère. Déjà plus fréquents, les événements climatiques extrêmes tels que les canicules, les sécheresses et les inondations pourraient entraîner de graves conséquences.
Dans les décennies à venir, le changement climatique  pourrait avoir un effet global négatif sur la production agricole, nous rapprochant des seuils critiques, ou nous les faisant dépasser, dans de nombreuses régions.
L’exposition à de nouveaux parasites, prédateurs, et maladies qui se développent seulement à des températures et degrés d'humidité spécifiques  pourrait entraîner de nouveaux risques de sécurité alimentaire et de salubrité des aliments ainsi que de santé humaine.
Dans les 50 à 80 prochaines années, l'Afrique serait probablement confrontée, dans une certaine mesure, aux effets du changement climatique. Sachant que les économies de la plupart des pays africains reposent sur l'agriculture et que la plupart des populations de ce continent travaillent dans le secteur agricole, les répercussions sur la sécurité alimentaire   seraient sérieuses.

Le changement climatique aurait un impact sur la faim et la malnutrition, aggravant les conditions de vie des fermiers, des pêcheurs et des population tributaires de la forêt qui sont déjà vulnérables et ne bénéficient pas de la sécurité alimentaire, ainsi que sur les disponibilités en eau pour l'agriculture et sur la productivité des cultures au cours des prochaines décennies.

 

Changements attendus de la production agricole en 2080 dus au changement climatique
  

 

 

 

5. Quelques action pouvant être menées au sein des collectivités territoriales

- Actions préventives

- Le Plan National Santé Environnement 2 : qui prévoit des actions de prévention en matière de risque alimentaire

- Le Programme National pour l'Alimentation : programme interministériel piloté par le Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire dont les objectifs sont : 

> Faciliter un accès de tous à une alimentation de qualité
> Améliorer l'offre alimentaire
> Améliorer la connaissance et l'information sur l'alimentation
> Promouvoir le patrimoine alimentaire et culinaire français matériel et immatériel
> Innover et développer des outils pour bâtir des modèles alimentaires durables et de qualité
> Conduire des actions de communication

Autant d’enjeux sociaux et économiques majeurs qui justifient le renforcement de l'intervention publique en matière d'alimentation.
Cliquez ici pour accéder au Programme National pour l'Alimentation

- Guide de bonnes pratiques d’hygiénique à l'usage des professionnels : ayant  pour objectif d’aider les professionnels à maîtriser la sécurité sanitaire des aliments et à respecter leurs obligations réglementaires, notamment au titre des règlements (CE) n°852/2004 et 183/2005.

- Surveillance des denrées alimentaires, contrôle et gestion des alertes sanitaires :

> Le plan de contrôle relève principalement de la recherche des anomalies, des non-conformités, voire des fraudes. Il s’appuie toujours sur un échantillonnage ciblé, c’est-à-dire que les prélèvements sont réalisés strictement sur la base d’une suspicion «confuse» ou légitime, soit sur des individus identifiés (animaux, végétaux, établissements) à l’intérieur d’une population ou d’une sous population, soit sur un ensemble d’individus de caractéristiques identifiées à l’intérieur d’une population ou sous population.

> Le plan de surveillance relève principalement de l’évaluation d’une situation globale d’exposition du consommateur à un risque. Il s’appuie toujours sur un échantillonnage aléatoire, c’est-à-dire que les prélèvements sont réalisés strictement au hasard au sein d’une population ou d’une sous population identifiée.

- Le plan national PCB : Les PCB (polychlorobiphényles), polluants organiques à base de chlore, posent des problèmes environnementaux et alimentaires. Du fait de leur présence assez généralisée dans les cours d’eau en France, un plan dédié a été mis en place par les pouvoirs publics en 2008. Les principales priorités sont la réalisation d’un inventaire de l’état des cours d’eau et du statut de contamination de la faune (poissons) et le démantèlement de toutes les sources de PCB. Sont également prévus un accroissement de la connaissance des mécanismes de mouvements des PCB dans les cours d’eau (contamination des alluvions) et une étude sur la charge corporelle en PCB des populations de pêcheurs.

- La gestion du risque radiologique alimentaire : inclut les actions en cas d’accident nucléaire, mais aussi la préparation et l’anticipation , qui sont des phases essentielles de travail, en association très étroite avec l’Autorité de sûreté nucléaire.

 

- Actions répressives

- Les sanctions sont prévues par le code de la consommation et par le code pénal. Le code de la consommation prévoit le délit de fraude ou de falsification aggravé mettant en danger la vie d’autrui. Le code pénal prévoit le même délit car il permet de retenir la responsabilité pénale d’une entreprise.

- L’administration à travers la Direction Générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a le pouvoir de saisir ou de consigner les produits en infraction. S’il y a tromperie ou falsification, les sanctions pénales sont de nature correctionnelle pour le professionnel jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 38000 euros d’amende) car les tribunaux considèrent qu’il y a mauvaise foi et faute intentionnelle (même si celle ci repose simplement sur l’absence de vérification). S’il y a simplement non conformité mais sans mauvaise foi, l’infraction est punie d’une amende qui peut être multipliée par le nombre d’articles litigieux. Il peut aussi s’y rajouter des sanctions civiles, le consommateur pouvant obtenir réparation du dommage subi.

 

 

6. les acteurs clés en matière d'alimentation

-Acteurs publics

 - Le Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement (MEDDTL)

- Le Ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire

- Le Ministère en charge de la Santé

- L'observatoire des résidus de pesticides

- L'Agence National de Sécurité Sanitaire Alimentation Environnement Travail (ANSES)

- L'institut National de l'Environnement Industriel et des Risques (INERIS)

- L’Institut National de Recherche Agronomique (INRA)

- L'Institut National de Veille Sanitaire (Invs)

- L’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)

- AFNOR

 

- Acteurs privés

  • Les associations

- France nature environnement (FNE)

- Le collectif inter-associatif sur la santé (CISS)

- La Fédération nationale des comités d’éducation pour la santé (FNES)

- Association pour les ingrédients santé en alimentation (AISA)

- Association Nationale des Industries alimentaires

- Générations Futures

 

  • Les entreprises

-Les industries agroalimentaire

- Les distributeurs alimentaire

 

7. En savoir plus :

Titre : Changement climatique et agriculture, l'environnement et la sécurité alimentaire en jeux

Auteur : CIRAD, la recherche agronomique pour le développement

Format : pdf 44 pages

Sommaire :

- Introduction

- Adaptation des plantes cultivées au changement climatique

- Amélioration génétique des plantes et gestion de l'agrobiodiversité

- Caractérisation des services environnementaux et indicateurs de fonctionnement des écosystèmes

- Évaluation environnementale globale des produits agricoles et alimentaires d'origine tropicales

- Changement climatique et maladies animales émergente

- Changement climatique et santé végétale

- Adaptation des systèmes de culture irrigues

- Adaptation des systèmes d'agriculture-élevage

- Élevage et changement climatique

- Biomasse-énergie

-Changement climatique et sécurité alimentaire

- Paiements pour services environnementaux et changement climatique

- Changement climatique et renforcement des capacités nationales et locales

- Négociations internationales et politique nationales climatiques

 

Cliquez ici pour accéder au document

 

- AVIS de l’Anses : relatif au programme 2012 de surveillance des résidus de pesticides dans les aliments

- SCIPPO M.-L., MAGHUIN-ROGISTER G. -  Les perturbateurs endocriniens dans l’alimentation humaine : impact potentiel sur la santé

- Pesticide Action Network Europe - Halte à la perturbation dans les assiettes !

- Green Peace : Guide des produits avec ou sans OGM