Connaître et maîtriser les risques liés à l'environnement


Quels risques peuvent menacer mon territoire ?

Risques majeurs

Séisme

 

 

 

1. Définition :

Le risque sismique est présent partout à la surface du globe, son intensité variant d’une région à une autre. La France n’échappe pas à la règle, puisque l’aléa sismique peut être très faible à moyen en métropole, pouvant engendrer quelques milliers de victimes, et fort aux Antilles, où le nombre de victimes d’un séisme pourrait être de plusieurs dizaines de milliers.

Le risque sismique est donc la combinaison entre l’aléa sismique en un point donné et la vulnérabilité des enjeux qui s’y trouvent exposés (personnes, bâtiments, infrastructures…). L’importance des dommages subis dépend ainsi très fortement de la vulnérabilité des enjeux à cet aléa.

Les efforts engendrés par le mouvement des plaques tectoniques peuvent occasionner des déplacements au niveau d'une faille (foyer). Cette libération brutale d'énergie occasionne une vibration du sol : le séisme.

 

2. Les causes possibles :

C'est donc la tectonique des plaques qui est à l'origine des séismes. En raison des mouvements de convection au sein du manteau, ces plaques sont mobiles les unes par rapport aux autres ce qui entraîne parfois des déplacements brutaux au niveau des failles. C'est ce type de séisme que l'on observe en France outre-mer.
En dehors des zones inter-plaques, des failles peuvent occasionner des séismes lors de réajustements de pressions dans la croûte terrestre, ils sont moins violents. On observe ce type de séisme en France métropolitaine.

Il existe différents types de failles et de déplacements :

- Dans les zones d'extension (les plaques tectoniques divergent), les déplacements s'effectuent sur des failles normales.
- Dans les zones de compressions (les plaques convergent), les déplacements s'effectuent sur des failles inverses. Ces deux types de failles donnent lieu à des déplacements verticaux appelés rejets.
- Des déplacements horizontaux, appelés décrochements, sont également possibles dans le cas des failles de coulissage dans des zones où les plaques ont un mouvement de cisaillement.

 

 

3. les conséquences possibles :
 
Les séismes peuvent avoir des conséquences sur la vie humaine, l’économie et l’environnement.

- Les enjeux humains : le séisme est le phénomène naturel le plus meurtrier, tant par ses effets directs (chutes d’objets, effondrements de bâtiments) que par les phénomènes qu’il peut engendrer (mouvements de terrain, tsunamis, etc.). De plus, outre les victimes possibles, un très grand nombre de personnes peuvent se retrouver blessées, déplacées ou sans abri.
- Les enjeux économiques : si les impacts sociaux, psychologiques et politiques d’une possible catastrophe sismique en France sont difficilement quantifiables, les enjeux économiques, locaux et nationaux, peuvent, en revanche, être appréhendés quantitativement. Un séisme et ses éventuels phénomènes annexes peuvent engendrer la destruction, la détérioration ou l’endommagement des habitations, des usines, des ouvrages (ponts, routes, voies ferrées, etc.), ainsi que la rupture des conduites de gaz qui peut provoquer des incendies ou des explosions. Ces phénomènes comptent parmi les plus graves conséquences indirectes d’un séisme.
- Les enjeux environnementaux : un séisme peut provoquer des accidents industriels qui peuvent avoir un impact environnemental important. En outre, un séisme peut se traduire en surface par des modifications du paysage (tarissement ou apparition de sources d’eau, détournement de lits de rivières, ...), généralement modérées, mais qui peuvent dans les cas extrêmes occasionner un changement total de paysage.

 

4.  L'impact du réchauffement climatique sur le risque sismique :

Des scientifiques d'une équipe australienne ont pour la première fois démontré un lien entre des événements climatiques et des mouvements tectoniques, ce qui pourrait aider à mieux comprendre pourquoi de puissants séismes se produisent.
Cette équipe scientifique australienne, comprenant également des chercheurs français et allemands, a indiqué avoir découvert que l'intensification de la mousson en Inde avait accéléré de 20% le mouvement de la plaque indienne au cours des dix derniers millions d'années.

La fermeture ou l'ouverture de bassins océaniques, ou l'émergence de hautes montagnes comme les Andes ou le Tibet, constituent des processus géologiques qui affectent le climat. D'autres scientifiques ont montrés de leur côté que l'inverse est aussi vrai, l'évolution du climat peut affecter, en retour, le mouvement des plaques tectoniques.

Il ne faut cependant pas en conclure que le réchauffement climatique va entraîner une plus grande fréquence de puissants séismes, comme le récent séisme au Japon, ces évolutions se mesurant sur des "millions d'années".

Spécialiste des risques géophysiques, le professeur Bill McGuire avait indiqué il y a quelques années qu’il ne serait « pas surpris qu’au fil du siècle, des désastres géologiques soient la résultante directe ou indirecte de changements dramatiques au sein de notre environnement »

 

5. Quelques exemples d’actions pouvant être menées au sein des collectivités territoriales :

- Des actions de prévention et de protection

- Normes de construction : Le respect des règles de construction parasismique doit permettre de construire des habitations individuelles, des immeubles, des bâtiments publics, des grands ouvrages (barrages, tunnels, ponts, etc.) d'une résistance aux secousses suffisante pour éviter leur effondrement et sauvegarder les vies humaines. Pour les ouvrages déjà construits, des mesures de réduction de la vulnérabilité peuvent aussi être prises. Cliquez ici pour accéder à la nouvelle réglementation parasismique applicable aux bâtiments

 

- Plan séisme : Plan engagé, sur six ans (2005-2010), donc l'objectif est de réduire la vulnérabilité de la France au risque sismique. Le programme a un caractère très opérationnel, avec des maîtres d’ouvrage identifiés et un calendrier de mise en œuvre.
Des actions ont déjà été engagées d'autres seront conduites durant les trois ans à venir, parmi celles-ci :

- Plan séisme Antilles : Volet spécifique du plan séisme mis en place en 2007. Outre les actions définies dans le cadre du programme national de prévention du risque sismique, le PSA met en œuvre un important programme de renforcement ou reconstruction du bâti existant.
Cliquez ici pou accéder au plan séisme Antilles : Bilan 2010 et perspectives 2011-2012

- Zonage sismique  : Les avancées scientifiques et l’arrivée du nouveau code européen de construction parasismique, l’Eurocode 8 (EC8), ont rendu nécessaire la révision du zonage sismique de 1991. Ce contexte a conduit à déduire le zonage sismique de la France non plus d’une approche déterministe mais d’un calcul probabiliste.
Le zonage sismique français en vigueur à compter du 1er Mai 2011 est défini et détaillé dans les Décrets n° 2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque sismique et n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français.

 

- Des actions de gestion de crise

Les actions de planification visent à définir tout ce qui devra être mis en œuvre si la crise se produit. Elles reposent sur l’élaboration de plans d’intervention et de secours à différentes échelles territoriales.

- Au niveau de la commune : Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d’assurer la sécurité de la population. Il peut mettre en œuvre le Plan Communal de Sauvegarde (PCS)
Le PCS est obligatoire dans les communes dotées d'un plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvé ou comprises dans le champ d'application d'un plan particulier d'intervention.

- Au niveau de l’État  : C’est le préfet qui aura à gérer la crise, avec éventuellement et suivant l'importance de la catastrophe le préfet de la zone de défense. La coordination globale est assurée par la direction de la défense et de la sécurité civile du ministère de l'Intérieur. Ils disposent pour cela de différents outils:

> le Plan Particulier d’Intervention (PPI) organisant la protection des populations riveraines d’installations localisées et fixes qualifiées à risques : sites « SEVESO », Installations Nucléaires de Base, grands barrages, gares de triage. Ce plan peut donc s’appliquer en cas de séisme touchant l’une de ces installations ;
> le Plan de Secours Spécialisé (PSS) Sismique pour gérer le cas particulier associé à ce type de risque. C’est un complément essentiel de la politique de prévention qui décrit l’organisation générale des secours et détaille pour chaque service la conduite à tenir en cas de séisme ;
> le Plan Rouge qui peut être déclenché en même temps que les précédents s’il y a de nombreuses victimes ;
> le Plan Orsec (départemental ou de zone) qui prévoit l’organisation générale des secours et l’ensemble des moyens publics et privés à mobiliser en cas de catastrophe.

 

6. Les acteurs clés en matière de risque sismique : 

- Acteurs publics

- Le Ministère de l’Environnement, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL)

> SisFrance
> SisFrance - Antilles
> SisFrance - Réunion
> SisFrance - Calédonie

 - Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) 

- Le Bureau Central Sismologique Français (BCSF) 

- Le Réseau National de Surveillance Sismique (RéNaSS) 

- L’observatoire Géoscope

- Azurséisme

 

- Milieu associatif

- L'association française du génie parasismique (AFPS)

 

7. En savoir plus :

Titre : Le séisme d’Haïti du 12 Janvier 2010, rapport de la mission AFPS

Auteurs : Claude Hauss

Format : pdf 173 pages

Sommaire :

1. L'événement

2. Le contexte général

3. Objectifs et enseignement de la mission

4. Aspects sismologiques et géologiques

5. Diagnostics post-sismiques d'urgence

6. Vulnérabilité du bâti

7. Réseaux

8. Synthèse des enseignements pour les Antilles françaises

9. Propositions de l'AFPS pour les actions à moyen long terme pour la République d’Haïti

10. Relations avec les autorités - personnalités rencontrées

 

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Article : "Augmentation des tremblements de terre : doit-on s’en inquiéter ?" publié sur MaxiSciences