Connaître et maîtriser les risques liés à l'environnement


Quels risques peuvent menacer mon territoire ?

Risques majeurs

Avalanche

 

 

1. Définition :

Une avalanche correspond à un déplacement rapide d’une masse de neige sur une pente, provoqué par une rupture du manteau neigeux.

Sur un versant, la neige accumulée forme une couche hétérogène (le manteau neigeux) dont l’équilibre est plus ou moins précaire. Cet équilibre dépend de multiples facteurs parmi lesquels la qualité de la neige, la pente, la nature du sol, la végétation. Il peut se rompre spontanément, du fait de l’évolution de la neige ou à la suite d’une perturbation extérieure comme le passage d’un skieur.
Lorsque l’équilibre du manteau neigeux est rompu, un volume variable de neige (de quelques dizaines de mètres cubes à plusieurs centaines de milliers de mètres cubes) se met en mouvement et se propage sous l’effet de la gravité : c’est l’avalanche.

On distingue trois grands types d'avalanche :

- les avalanches en aérosol, qui sont constituées d’un nuage formé d’air et de neige (l’aérosol) qui dévale une pente à des vitesses pouvant atteindre 110 m/s (400 km/h). À l’avant de ces avalanches se développent des ondes de pressions pouvant être très destructrices
En France, les avalanches en aérosols sont moins nombreuses que celles des autres types mais ne sont pas des phénomènes exceptionnels. Elles se produisent lorsque de la neige fraîche et sèche est tombée en abondance.

- les avalanches coulantes ou denses, qui sont formées par de la neige qui coule sur un versant ou dans un couloir. Cet écoulement est beaucoup plus lent (rarement plus de 100 km/h) que celui des avalanches en aérosol ; ses caractéristiques sont très diverses en fonction de la qualité de la
neige qui le constitue.
Les avalanches coulantes sont les plus nombreuses parmi celles observées en France. Elles sont formées de la neige humide et dense.

- les avalanches mixtes, qui comportent à la fois un aérosol important et un écoulement notable de type avalanche coulante. Les deux composantes peuvent évoluer et se propager ensemble ou devenir indépendantes et suivre des trajectoires distinctes. Il s’agit donc de phénomènes complexes. Il est fréquent que des avalanches en aérosol entraînent de la neige au sol.

2. Les causes possibles :

Les causes d’une avalanche sont nombreuses et elles sont souvent le résultat d’un concours de circonstances (histoire météorologique, qualité de la neige, forme du relief, intervention extérieur…) dont les conséquences sont une instabilité ou un manque de stabilité du manteau neigeux.

> Les facteurs fixes influant sur la stabilité du manteau neigeux sont :

- La topographie : la forme du relief, sa disposition, ses caractéristiques ont une influence sur la formation des avalanches.
- La pente : l’inclinaison joue un rôle moteur, par l’intermédiaire de la gravité, dans un écoulement avalancheux car c’est à cause de la gravité qu’il y a écoulement.
- L’exposition : on entend par exposition, l’orientation au soleil. C’est l’un des éléments essentiels qui influent sur l’évolution de la neige et donc sur la stabilité du manteau neigeux.

>Les facteurs variables influant sur la stabilité du manteau neigeux :

- les chutes de neige récentes : l’activité avalancheuse augmente pendant et après des chutes de neige ; deux paramètres caractérisent une chute de neige : la hauteur cumulée  et l’intensité de la chute de neige.
- La pluie : elle modifie le manteau neigeux, du moins les strates superficielles, en l’humidifiant. Si la présence d’eau liquide dans le manteau est trop importante, elle le rend instable en diminuant sa cohésion.
- Le vent
: il transporte la neige pendant ou après un épisode météorologique neigeux ce qui entraîne de fortes accumulations de neige par endroit et favorise ainsi l’instabilité superficielle du manteau neigeux.
-
Les hausses de températures : un fort réchauffement (redoux) ou réchauffement moyen mais prolongé provoque une instabilité marquée du manteau neigeux.

L'homme est aussi en partie responsable de certaines avalanches lorsqu'il traverse une piste ou qu'il provoque une explosion :  juste le bruit peut en déclencher une.

 

3. les conséquences possibles :

Les dégâts causés par les avalanches concernent principalement les hommes, leurs biens, et l'environnement. L’urbanisation des zones de montagne, principalement dans les Alpes du Nord, a conduit à augmenter sensiblement leur exposition. De plus, la croissance démographique attendue dans les départements alpins d’ici 2020 peut concourir à aggraver l’exposition des populations.

- Les atteintes aux hommes et aux biens : Le risque d’avalanche est omniprésent en montagne durant la période hivernale. Son intensité est variable dans le temps comme dans l’espace. Trois domaines présentent une forte vulnérabilité humaine vis-à-vis des avalanches. Il s’agit des terrains où sont pratiqués les sports de montagne, des zones habitées et des voies de communication.

- Les atteintes à l'environnement : S’agissant d’un phénomène naturel, les avalanches participent à l’évolution du milieu. Elles peuvent cependant endommager des zones d’exploitation forestière, ce qui peut avoir pour conséquences de favoriser les avalanches futures ou les glissements de terrains en période non hivernale. Lorsqu’il s’agit d’avalanche lourde, les sols peuvent également être emportés sur des épaisseurs importantes.

 

4.  L'impact du réchauffement climatique sur le risque d'avalanche :

On s’attend à ce que les changements climatiques entraînent un réchauffement des températures moyennes ainsi qu’une augmentation en hiver des précipitations et de la fréquence de situations météorologiques extrêmes.
De nombreuses conjectures existent quant à l’évolution des avalanches. Certains auteurs prédisent une augmentation potentielle des avalanches de neige humide à cause de périodes de redoux et d’une limite pluie/neige plus élevée en altitude. Mais ils supposent également que, ramenés à la moyenne annuelle, ces changements seraient à peine perceptibles.
D’autres hypothèses proposent que l’activité avalancheuse serait réduite à basse et moyenne altitudes en raison d’une diminution de la couverture neigeuse alors qu’elle pourrait augmenter à haute altitude à cause d’une augmentation attendue des précipitations (sous forme de neige).

Il n’existe encore que peu d’études à ce sujet et celles-ci examinent exclusivement l’influence de l’augmentation des températures sur la couverture de neige et les avalanches.

Cliquez ici pour accéder au compte rendu des actes du séminaire international d'experts sur : "Adaptation de la gestion des risques naturels face au changement climatique", pour les impacts de ce changement climatique sur les avalanches.

 

5. Quelques exemples d’actions pouvant être menées au sein des collectivités territoriales :

- Des actions de prévention et de protection

La prévention regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour réduire l'impact d'un phénomène naturel prévisible sur les pensées et les biens.

- Observation des sites avalancheux : Chaque avalanche observée est décrite et les dégâts éventuels consignés sous la forme d'une enquête permanente sur les avalanches (EPA). Les observation effectuées alimentent une base de données informatisée qui constitue un précieux outil d'analyse de l'activité avalancheuse.

- Inventaire des zones exposées aux avalanches : Un inventaire cartographique des zones exposées aux avalanches a été entrepris à partir de 1970. Les cartes de localisation des phénomènes avalancheux (CLPA) représentent l'enveloppe maximum des avalanches passées identifiées et les zones d'avalanches localisées par l'analyse des photographies aériennes.

Mais en matière d'avalanche, le meilleur moyen de prévention est d'éviter d'urbaniser les zones exposées. Face à ce constat il faut agir sur la réduction de la vulnérabilité et des enjeux.

- La maîtrise de l'urbanisation : La maîtrise de l’urbanisation et des aménagements est aujourd’hui assurée par le biais des plans de prévention des risques naturels, les PPRN institués par la loi du 2 Février 1995. Ces documents définissent des zones d'interdiction et des zones de prescription constructibles sous réserve.
Les mesures d'interdiction et de prescription sont transcrits dans les plans locaux d'urbanisme (PLU).

 

- Des actions de gestion de crise

Au niveau communal, c’est le maire, détenteur des pouvoirs de police, qui a la charge d’assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. Il prend les dispositions lui permettant de gérer la crise et peut, si nécessaire, faire appel au préfet représentant de l’Etat dans le département.

- Le plan communal de sauvegarde détermine, en fonction des risques connus, les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes, fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité, recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien de la population. Ce plan est obligatoire dans les communes dotées d’un PPR.

- Le plan Orsec départemental, arrêté par le préfet, détermine, compte tenu des risques existants dans le département, l’organisation générale des secours et recense l’ensemble des moyens publics  et privés susceptibles d’être mis en œuvre. Il comprend des dispositions générales applicables en toutes circonstances et des dispositions propres à certains risques particuliers.

- Le plan d’intervention pour le déclenchement des avalanches ( PIDA) est élaboré sous la responsabilité du maire, lorsqu'il est nécessaire de déclencher artificiellement des coulées de neige (Circulaire n°80-268 du 24 Juillet 1980). Afin de prévenir l'érosion et de limiter les effets d'une avalanche, certains travaux de reboisement, stabilisation des terrains et constructions d'ouvrage de protection peuvent être prescrits et financés par des subventions versées aux collectivités territoriales ou aux particuliers (Article L.423-1s. du Code forestier).

 

6. Les acteurs clés en matière de risque d'avalanche :

- Acteurs publics

- Le Ministère de l’Environnement, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL)

 - Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)

- L'institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture de Grenoble (IRSTEA) unité érosion torrentielle, neige et avalanches.

- L'office National des Forêts (ONF), service de restauration des terrains en montagne, 

- Météo-France

 

- Milieu associatif

 - L’Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches (ANENA) 

- L'Association pour l'Information sur les Risques d'Avalanches urbaines et leur Prévention (AIRAP)

- Le groupe Toraval

 

7. En savoir plus :

Titre : Risque d'avalanche : connaissances, croyances et gestion de l'imprévisible

Auteur : Alain Duclos, ALEA Sarl

Format : pdf 6 pages

Sommaire :

1. Introduction

2. Croyances et estimation du risque d'avalanche

3. Connaissances, quelques outils supplémentaires

3.1 Propagation des fissures dans les couches fragiles

3.2 Suivi des mesures nivo-météorologique en ligne

3.3 Suivi de l'activité avalanche en ligne

4. Gérer aussi l'imprévisible : le "bon" niveau de vigilance

5. Conclusion


Cliquez ici pour accéder au document


 - Article du groupe toraval, sur l'impact du réchauffement climatique

- Dossier de l' ANENA, sur "les avalanches hors-saison, une risque méconnu".

- Ouvrage : Christophe ANECY (Aix-en-Provence, Editsud) - Guide neige et avalanche, connaissances pratique te sécurité (2003)